Récit
des aventures de Borny on board
Rendez
vous à 6h15 devant la Poste des Hauts de blémont sous une pluie
battante. 2 jeunes manquent à l'appel : Abdénour et Kelly. Qu'à
cela ne tienne, malgré la déception de ne pas être au complet, les
7 jeunes et leurs encadrants, Farid et Caro, embarquent dans le
mini-bus, et après un rapide au revoir au parents, direction la gare
TGV Lorraine.
La
directrice de la MJC, Gaëlle, et un administrateur, Vincent, nous
attendent pour nous donner un coup de main : vite, vite, on n'est pas
en avance. Alors à peine réveillés, nous voici déjà en train de
courir vers le quai avec des bagages à n'en plus finir. On avait
dit un bagage en soute (maxi 23kg) et un bagage en cabine (maxi 8kg),
mais presque personne n'a réussi à respecter la consigne, on verra à
l'aéroport, pas le temps avant. Le train arrive, on embarque et là
enfin tout le monde peut souffler. On s'installe, jeux de cartes,
musique, rires... aucun de nous ne réalise le défi extraordinaire
qui nous attend. On dirait un départ d'une banale colonie de
vacances.
Arrivés
au quai d'embarquement des bagages, avec les consignes tombent : 1
bagage en soute, un autre en cabine, ni liquide ni de nourriture dans
la cabine. On était prévenu, mais on a quand même dû tous refaire
nos bagages et quelques salades et canettes sont partis à la
poubelle : "t'as une place pour me prendre mes bottes, en
échange je te prends ta clarinette, etc. "
Enfin,
tout est ok, on sort nos papiers d'identité, et là... l'éducateur
se rend compte qu'il a oublié le passeport d'Oussama à Metz. On
échafaude pleins de plan pour récupérer les papiers et avoir deux
autres billets d'avion pour le lendemain.
Lorsque
la solution est trouvée, on s'aperçoit qu'il ne nous reste que
quelques minutes pour ne pas louper l'avion. Un sprint s'impose, nous
entendons nos noms résonnés dans tout l'aéroport, un dernier
passage à la sécurité et ouf, on entre les derniers dans l'avion,
sans Farid et Oussama qui nous rejoindront demain.
A
Oslo, François, l'armateur du bateau accompagné de sa fidèle
caméra et de ses fils, Jean (16 ans) et Charles (12 ans), nous
attendent. Après de chaleureuses retrouvailles, une question: "Et
Ben ? Et Olivier ? Pas là non plus, ils ont abandonné le projet..."
Après
deux avions (et l'appréhension des décollages et des
atterrissages), une escale à Tromso pour la douane (dernière ville
avant de quitter le continent européen et de survoler la mer
arctique) nous arrivons enfin à Longyearbyen, plus grosse "ville"
du Spitzberg. Ken aperçoit La Malouine par le hublot. Le bateau que
nous connaissons déjà est bien là, notre seul repère dans ce
décor surprenant et inconnu.
Deux
marins en short et T shirt nous attendent à l'aéroport... Ken se
dit : "mince je n'ai pris que des affaires d'hiver, je me suis trompé
de fringues?!!" Mais non, c'est de l'humour de marins et à la sortie
de l'aéroport, il fait 0° avec un vent glacial mais un superbe
soleil. Après le climat surprenant, nous tombons sur un panneau :
Paris 3350 km, et le fameux "attention aux ours". On est
bien au Spitzberg, pas de doute.
On
monte dans le mini-bus ; on passe devant le camping ; on prend une
route entourée de chariots rouillés reliés par des poteaux de
bois, traces de l'exploitation minière ; et enfin on embarque à
bord de La Malouine.
Présentation
avec l'équipage : il y a d'abord David, le capitaine (Davy crockett)
; le second Julien (un pompier volontaire de Granville) ; et Jean
Cassien, dit JJ, le mécano.
Après
le repas, nous constatons avec étonnement le soleil de minuit.
Lorsque nous allons nous coucher, malgré cette journée
fatigante et forte en émotions, personne ne trouve le sommeil. Comment dormir avec
ce soleil qui traverse les hublots et qui nous donne l'impression
d'être au milieu de l'après-midi?