mardi 31 juillet 2012

Les carrières de marbre de London


Mercredi 18 juillet 2012

Départ à 9h00 de Coppercamp avec le même temps que la veille : ciel couvert ; mer calme. C'est Annaëlle et Oussama qui assurent le premier quart, avec déjà en ce début de séjour un petit peu de mal à se lever pour Annaëlle.
On traverse des paysages merveilleux, on dirait que les Alpes sortent de la mer. Mais la grisaille ne nous permet pas encore de voir toute la splendeur de ce qui nous entoure.

Les quarts s'enchainent, les jeunes se partagent les tâches, Farid et Caro sont toujours là .

Extrait du cahier de bord de Caro :
"Je pense que Farid et moi avons atteint un niveau de "collaboration" exceptionnel acquis au fil de ces 3 ans. On bosse du matin au soir et du soir au matin. On en fait deux fois plus que les jeunes, mais tout en les laissant faire par eux mêmes. On assure à peu près 2 quarts de 2h de nav dans le froid, un repas sur 2, un lever sur 2, et le mieux, on vient voir si son collègue n'a pas besoin d'être remplacer quand on a 2 minutes de "libre". Pour ce séjour, j'ai récupéré de l'énergie de je ne sais où, vu la fatigue accumulée et les dépenses d'énergie qu'on subit chaque jour. Non seulement il a fallu coacher les jeunes en cuisine (untel fera les steaks, l'autre mets la table, l'autre cuisine un gâteau, ...) mais aussi en navigation (va demander au second s'il a besoin d'aide ; tu pourrais remplir notre cahier de bord – je sais pas faire- attends je te montre ; demande aux marins ce que ça veut dire pour plus de précision, ...) et le "must" valoriser chaque jeune dans ses efforts et des fois les freiner pour leur apprendre à partager (c'est untel qui a fait le repas aujourd hui, on peux tous le remercier parce que c'est beaucoup de préparation, et c'est super bon). Et puis, il a souvent fallu puiser dans les réserves pour mettre de l'ambiance et pour remotiver les jeunes (alors que j'avais juste envie comme eux, de dormir, ou de rester silencieuse et de penser à des trucs perso, ou d'essayer de gérer le mal de mer). Je me suis vu chanter tout ce qui me passait par la tête un matin à 8h00 alors que les jeunes avaient du mal à se réveiller mais ça a marché, ils ont suivi (ou se sont moqués) mais en tout cas on a bien rigolé. J'ai l'impression de me sur-qualifier quand je raconte ça, parce qu'à chaque colo, on fait pareil, sauf que là, les conditions étaient tellement extrêmes que si j'avais pas aimé la navigation, j'en aurais fait le minimum. Le dernier point, c'est que je donnais de moi, mais pour des jeunes qui me le rendait au centuple. Chaque discussion en petit comité a été super intéressant, les moments où je créais des liens entre eux et les marins ont été un régal, les instants de confidence de ces jeunes (qui tombent leur masque entre 4 yeux) ont été plus qu'intense. Et puis, le travail à long terme et les points importants que Farid et moi, on a échangé (untel m'a confié ça, y'a une tension entre untel et untel, il faut la régler, etc) qui sont indispensables parce qu'on ne peut pas être partout, mais qu'un vrai travail en lien nous aident tout les 2 à avancer dans nos domaines respectifs. Bref un séjour unique, des jeunes uniques, un vrai travail de complémentarité, ... je ne sais pas quelle est cette recette qui a fait bien fonctionné le séjour, mais j'ai vraiment apprécié même si c'était presque tout le temps éprouvant, je re-signe dès demain."

Nous arrivons à London vers 17h00. Nous débarquons pour observer des cabanes des travailleurs des carrières de marbre. Beaucoup de matériel reste à l'abandon, à rouiller. Les travailleurs sont partis car ils ne récoltaient pas assez de marbre pour que cela soit rentable.
Cette fois, les jeunes sont motivés (y'a pas que des cailloux cette fois ci!) et nous partons donc en exploration. Outre les traces humaines des carriéristes, nous tombons sur une carcasse de renne, surement dévoré par un ours.


Yazid est nommé caméraman assistant et est donc super motivé même pour transporter le matériel.
Et puis en marchant, nous apercevons deux rennes qui broutent tranquillement. Nous nous rapprochons petit à petit, les paris sont lancés : qui se rapprochera sans faire fuir l'animal ?

Enfin nous finissons la balade sur une plage, où en attendant François et sa caméra, nous voyons débarqués de la mer 4 kayakistes sortis d'on ne sait où. François entame une discussion en anglais avec eux, sous l'œil (ou plutôt l'oreille) attentive d'Oussama. Ce sont en fait des scientifiques qui viennent dormir dans ces cabanes de carriéristes réaménagées pour pouvoir étudier la faune et la flore loin de l'activité humaine. Ce seront les rares personnes que nous croiserons durant notre croisière, et certain d'entre nous ressentiront une impression étrange de manque de civilisation et de perte complète dans la nature sauvage.